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« En me promenant pendant dix ans entre les failles de Säo Paulo et la voluptueuse forêt amazonienne, j’ai confronté les extrêmes qui s’attirent et se repoussent perpétuellement, l’origine et le devenir, l’humide et le sec, le savoir et l’oubli. » Ludovic Careme
Habitant depuis plus de dix ans au Brésil, Ludovic Carème s’est intéressé à la ville de São Paulo à rebours. Après avoir exploré la forêt primaire et ses exploitations de caoutchouc dans Amazonie (Éditions Xavier Barral, 2019), il livre dans São Paulo une vision directe et terrible de la ville. Il s’attache en particulier aux habitants de la favela Agua Branca qui sont des travailleurs pauvres piégés entre les harcèlements policiers constants et l’impossibilité de se loger malgré leur emploi.
Ses portraits puissants témoignent d’une exclusion d’une partie de la population et des écarts sociaux gigantesques qui ne cessent de se creuser. Arpentant la ville, il rend également compte des “moradores da rua”, ces sans-abris hors du système qui disparaissent sur les trottoirs au milieu des immeubles abandonnés du centre ville de São Paulo.
Christian Caujolle décrit ces portraits dans son texte tel que “des photographies sans emphase, avec tendresse et pudeur, et, au final, il ne nous montre que des formes, des cocons, des organisations de cartons, de couvertures, de plastiques, de bois dans lesquelles nous pouvons, parfois, percevoir un pied, l’esquisse d’une main. Là encore, c’est la distance juste qui permet d’éviter que ce désespérant inventaire de la misère urbaine devienne obscène.”
Un texte de Raquel Rolnik, universitaire brésilienne spécialiste de la situation politique de São Paulo, nous éclaire sur la nécessité de rendre compte de la situation.
Ludovic Carème publie sa première photographie dans Libération en 1995. Sous l’impulsion de Jean Hatzfeld, il réalise des portraits de couples de réfugiés échappés de Srebrenica. Cette expérience lui transmet l’urgence de témoigner de l’injustice et de la fragilité humaine avec son Rolleiflex 6×6 ou son Hasselblad. Suivront des portraits de sans-papiers maliens en grève de la faim dans l’église Saint-Bernard ou encore ceux d’esclaves haïtiens des plantations de sucre en Haïti.
En 2007, il s’installe à São Paulo et se consacre à la photographie documentaire. Durant plus de deux ans, il photographie ses habitants et leur dérive, les immeubles vides suite à la spéculation immobilière et ses conséquences avec ses sans-abris. Puis, il décide de remonter aux origines, à savoir de remonter le fleuve Amazone, afin de retrouver les indiens des plantations d’hévéa et de documenter leur quotidien.