“Farsa Truque Ilusões” comprend des séquences photographiques produites par Joaquim Paiva entre 1970 et 1978 à Brasilia, Ottawa et Caracas, où le photographe a vécu et travaillé.

Dans ces œuvres, recombinées dans le livre pour former un nouveau corpus, l’auteur utilise la caméra pour enregistrer ses actions de performance dans l’espace, intervient dans l’environnement et utilise son propre corps comme une question d’art, créant une relation complexe entre le langage verbal – des mots et des lettres qu’il incorpore aux images – et au discours photographique.

Comme le titre le promet, “Farsa” entretient une relation ambiguë avec le réel. En même temps que l’artiste documente sa présence dans le paysage et saisit des aspects de sa propre temporalité – les années 70 «postmodernes» -, il laisse des vides pour que nous nous méfiions de cette évidence. Ce sont, après tout, des photographies: des objets propices à la création de mondes fictifs et mis en scène, des images chargées de symboles dont la matérialité renvoie plutôt au film négatif lui-même, qui était utilisé à l’époque, et au papier photographique lui-même, qu’au corps de chair et d’os, aux bâtiments en béton, à la terre et à l’air – où se produisent des plastiques colorés une danse au hasard.

Qui est Joaquim Paiva ?

Joaquim Paiva, en parallèle d’une brillante carrière dans la diplomatie, s’est très vite intéressé à la photographie : en tant que collectionneur dans un premier temps, avant de réaliser ses propres clichés par la suite.

Principal collectionneur de photographie au Brésil, il a notamment photographié Brasilia : nouvelle capitale du pays dès 1960 et vitrine de l’architecture moderniste brésilienne.

La Maison européenne de la photographie présente une cinquantaine de clichés réalisés par l’artiste depuis les années 1970. Des photographies qui témoignent d’un regard inédit sur la capitale brésilienne et ses habitants.