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Mélanie WENGER – Sugar Moon

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Mélanie Wenger, photographe documentaire à été sélectionnée pour exposer son travail “Sugar Moon” à l’occasion de la 33ème édition du Festival Visa pour l’image. Ce projet, qui à nécessité quatre années de travail, sera exposé pour la première fois. Une nouvelle étape que nous avons eu le plaisir de partager avec elle, les tireurs Yonnel Leblanc et Aurélie Guillou, étant en charge de donner vie à cette exposition.

Pour l’occasion nous avons échangé avec Mélanie, son état d’esprit à la veille de cette première, sa manière de travailler le tirage et ces projets pour 2022. Découvrez cet échange en intégralité suivis d’une présentation de sa série “Sugar Moon”.

Erik Grimland décharge les trophées de son safari familial en Afrique du Sud dans sa maison de banlieue. Son premier safari de chasse en Afrique lui a coûté environ 30 000 dollars, taxidermie incluse. Amarillo, Texas, 16 mai 2018. © Mélanie Wenger / Inland pour Le Figaro Magazine et National Geographic Photo libre de droit uniquement dans le cadre de la promotion de la 33e édition du Festival International du Photojournalisme “Visa pour l’Image – Perpignan” 2021

Visa pour l’image, un rendez vous unique.

“Pour moi, photojournaliste et française, Visa pour l’image a toujours été l’un des grands festivals de la profession. Je m’y rends chaque année depuis dix ans. C’est aussi l’une des occasions principales de l’année de rencontrer mes collègues mais aussi les éditeurs avec lesquels je travaille, ceux aussi avec lesquels je ne travaille pas encore.

C’est l’un des trois rendez-vous les plus importants de l’année. J’y viens curieuse de découvrir de nouvelles histoires, l’occasion de décortiquer les séries variées des photographes exposés.

C’est la première fois que l’équipe expose une de mes séries. C’est surtout le bon endroit pour exposer la série Sugar Moon pour la première fois. Cela fait sens pour moi.

Je suis reconnaissante à l’équipe, Jean-François Leroy et Delphine Lelu, de l’avoir choisie, la chasse est un sujet très controversé et très difficile à exposer. Mais l’équipe de Visa ne recule jamais devant ce genre de risque, ils montrent ce qu’il est important de montrer, et c’est probablement ce qui fait la plus grande force du festival.

C’est certain que cela ne serait jamais arrivé sans le soutien de National Geographic et mon éditrice Alexa Keefe, ainsi que Le Figaro Magazine, avec Cyril Drouhet et Vincent Jolly.”

Premier rendez-vous entre la série “Sugar Moon” et le public

“Pour ce projet, que je termine à peine, après quatre années de travail, je suis très nerveuse. Cette première confrontation au public est toujours très compliquée. Il s’agit d’un sujet controversé qui provoque de vives réactions, c’est aussi pour cela que j’ai souhaité y travailler en profondeur.

J’aimerais qu’il provoque un réel questionnement chez les personnes qui le voient, une prise de distance, une certaine curiosité, sans faire l’amalgame entre le photographe et le sujet photographié. Cette distinction est importante.”

Un dialogue nécessaire pour donner vie aux photographies.

“Au labo Initial, nous avons regardé chaque photographie précieusement avec Yonnel Leblanc.

J’ai partagé avec lui des anecdotes du terrain, parfois répondu à ses questions, ajouté quelques informations pour qu’il s’imprègne des images, de la situation, de l’émotion des photographies.

C’est un équilibre très compliqué. C’était un plaisir de partager cette expérience avec Yonnel.”

Une année 2022 prometteuse.

“Je travaille sur le projet de monographie de la série Sugar Moon et son documentaire, car j’ai commencé à filmer Erik et sa famille. En plus de cela je travaille sur un nouveau projet photographique documentaire nommé ‘De-extinction’ soutenu par la DRAC Grand Est et la Région Grand Est qui devrait également me prendre une bonne partie de l’année.

C’est un peu la suite logique de Sugar Moon, cela traite d’hommes singuliers et d’espèces animales éteintes ou menacées. Je n’en dis pas plus pour l’instant…

Accompagné de Philip Hennings, propriétaire de la réserve de chasse, et de deux guides, Erik Grimland traque des bubales depuis une jeep. Khomas Highland, Namibie, 21 avril 2021. © Mélanie Wenger / Inland pour Le Figaro Magazine et National Geographic Photo libre de droit uniquement dans le cadre de la promotion de la 33e édition du Festival International du Photojournalisme “Visa pour l’Image – Perpignan” 2021 .

Mélanie Wenger, Au coeur du lobby pro-chasse américain.

C’est en 2018 que Mélanie Wenger rencontre Erik Grimland à une convention organisée par un lobby pro-chasse au Texas. Après avoir passé plusieurs années à documenter la place qu’occupe la chasse aux trophées dans la conservation de la faune sauvage en Afrique, la photographe souhaite ouvrir un nouveau chapitre sur le commerce des animaux exotiques aux États-Unis.

C’est pour comprendre ce monde complexe où s’entrechoquent traditions, consumérisme et virilisme qu’elle a suivi pendant plus de trois ans Erik Grimland et ses proches. Chasseur depuis l’enfance, fils d’un père pro-chasse et d’une mère anti-chasse, ex-policier reconverti dans la chasse professionnelle et la taxidermie, ce Texan de cœur et cow-boy dans l’âme lui a ouvert les portes d’un monde peu exposé aux regards des médias ; les portes de cette Amérique rurale, sudiste et en colère sur laquelle Donald Trump a en partie bâti sa victoire en 2016.

Une pratique complexe.

Des ranchs texans et leurs enclos où gambadent des animaux en semi-liberté jusqu’à la brousse africaine, graal des chasseurs qui viennent y dépenser plusieurs milliers de dollars pour exercer leur passion, ce travail n’est pas un plaidoyer pour la chasse. Il n’en est pas non plus le pourfendeur. Il tente simplement de comprendre les complexités de cette pratique. Et d’en révéler les nuances, les vérités comme les contradictions.

Ses partisans sont formels : tuer légalement un animal serait un moyen d’en sauver plusieurs et de préserver aussi d’importantes zones de terres sauvages de plus en plus menacées par une démographie galopante et une urbanisation effrénée. Un argument qui provoque une levée de boucliers de la part des associations de défense des droits des animaux et de certains écologistes. Ce débat soulève plusieurs questions : la chasse peut-elle être utile dans l’effort de conservation de la faune et de l’environnement, et si oui, comment ? Les revenus générés par la chasse aux trophées en Afrique et aux États-Unis sont considérables, mais où va réellement l’argent ? Et comment est-il utilisé par les institutions ? Bénéficie-t-il systématiquement aux communautés locales, comme le prétendent les chasseurs ? Autant d’interrogations qui entourent depuis plusieurs décennies cette activité pourtant pratiquée par l’Homme dès l’aube de l’humanité.

Moyen de subsistance de notre espèce depuis des centaines de milliers d’années, symbole de force, de virilité et de pouvoir dans d’innombrables cultures, la chasse est-elle vouée à s’éteindre dans les tumultes du XXIe siècle pour devenir, à son tour, le trophée relique d’une pratique disparue ?

Texte : Vincent Jolly pour Visa pour l’image

Sugar Moon de Mélanie Wenger à été réalisé avec l’aide du Figaro Magazine et National Geographic et exposé pour la première fois dans le cadre du Festival Visa pour l’image.

Dans le hangar du taxidermiste Trophäendienstene, une girafe empaillée prête à être expédiée vers l’Allemagne. La taxidermie représente une part importante de l’économie de la chasse en Afrique. Windhoek, Namibie, 26 avril 2021. © Mélanie Wenger / Inland pour Le Figaro Magazine et National Geographic c Photo libre de droit uniquement dans le cadre de la promotion de la 33e édition du Festival International du Photojournalisme “Visa pour l’Image – Perpignan” 2021 a

Exposition de Mélanie Wenger, Sugar Moon est visible dans le cadre du Festival Visa pour l’image au Couvent de Minimes du 28 août au 26 septembre 2021 de 10h à 20h, entrée libre

Retrouvez prochainement une interview de Mélanie Wenger dans notre podcast MANDARINE.

Pour suivre le travail de Mélanie Wenger :



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