Nicola Lo Calzo – Regla (André Frère Éditions)

35,00

LIVRAISON GRATUITE À PARTIR DE 150€
PAIEMENTS SÉCURISÉS CRYPTAGE SSL
RETOURS SOUS 30 JOURS
CLICK & COLLECT DISPONIBLE

« La genèse de ce projet s’inscrit fondamentalement dans un questionnement personnel sur l’identité et l’altérité. Qu’est-ce que l’identité, celle d’une personne, d’un peuple ou d’une communauté? Et qu’est-ce que l’Autre? Comment est-il fabriqué, par qui, et par quel système? Je pense qu’il s’agit de questions que l’on se pose assez naturellement quand on découvre appartenir à une minorité – comme c’est le cas pour moi. À travers mon travail photographique, je me suis toujours intéressé aux minorités (que ce soit en fonction du genre, de la race, de l’orientation sexuelle ou de la classe), à leurs combats, à leurs négociations et à leurs stratégies pour exister face à un système dominant. » Nicola Lo Calzo

 

 

Les images saisissantes de Regla de Nicola Lo Calzo nous transportent immédiatement au cœur de Cuba. Dans Ekue, les masques des ancêtres revivent; palenque nous plonge dans les camps des rescapés des plantations européennes. Enfin, comparsa fait vivre des troupes de danseurs de carnaval sélectionnés par les «groupes nationaux» de l’Afrique coloniale. Les figures spirituelles de protection sont omniprésentes dans leurs formes catholiques, indigènes et africaines.

Nicola Lo Calzo nous montre aussi le fort (un exemple de l’architecture coloniale), le cheval (le système de transport ibérique), ainsi que les costumes européens féodaux recyclés par les colonisés en signe de prestige dans les systèmes de protection dérivés de l’Afrique où les vrais chefs sont les tambours sacrés – fed – qui protègent de la police et sont honorés par des générations d’initiés. Le photographe se tourne alors habilement vers les francs-maçons (migrants européens qui se joignirent à la cause de l’indépendance) et les rites de l’Abakuá ou de la franc-maçonnerie africaine (une palenque autonome, hermétique, mâle et urbaine) visiblement plus populaire que les signes de «modernité» comme le hip-hop, téléphone portable ou skateboarding que les jeunes apprécient. «La rumba no es como ayer» (La rumba n’est plus ce qu’elle était). Ainsi chantaient les anciens en signe de provocation et d’enseignement.

Mais la rumba continue à exister dans l’inconscient cubain des descendants du peuple des palenques, les esclaves, les rebelles, profondément enracinés dans les fondamentaux, les fondations spirituelles importées il y a des siècles, à des fins de protection et de guérison, par les Africains forcés à émigrer. Nicola nous présente une vue magnifique de l’incertitude cubaine dans laquelle les thèmes de «marronnage» et de résistance offrent une alternative aux tours jumelles du régime communiste et du tourisme exotique qui, tous les deux, utilisent le folklore d’une façon caricaturale. Opposée à cela, l’Abakuá, autonome et toujours vivante, représente le remède à l’incertitude, en répondant à la question rhétorique des Kongos cubains: ¡¿Somos o no somos?! (Sommes-nous, oui ou non?) – Ivor L. Miller (André Frère)

 

 

Qui est Nicola Lo Calzo ?

Nicola Andrea Lo Calzo est un photographe italien, artiste queer et doctorant né à Turin en 1979. Il vit et travaille à Paris où il enseigne la photographie à l’École nationale supérieure d’arts Paris-Cergy (ENSAPC). Formé en tant que conservateur du patrimoine à l’Université polytechnique de Turin, il s’est tourné vers la photographie en 2008. Sa pratique photographique et ses recherches sont attentives aux questions du patrimoine, de la colonisation et de l’identité.

Les photographies de Nicola Lo Calzo montrent les façons dont les groupes minoritaires interagissent avec leur environnement, les façons dont ils développent des stratégies de survie et de résistance. Depuis neuf ans, il est engagé dans un projet de recherche photographique à long terme sur les souvenirs de la traite négrière et de l’esclavage, leurs résistances et abolitions. Ce projet ambitieux en cours, intitulé Cham, a été élaboré en différentes séries en Afrique, dans les Caraïbes et en Amérique.

Ses photographies sont présentes dans de nombreuses collections privées et publiques dont la collection Lightwork à Syracuse, les Archives Alinari à Florence, la Pinacoteca Civica à Monza, la Bibliothèque nationale de France à Paris ou le Tropenmuseum à Amsterdam. De 2015 à 2019 Lo Calzo a dirigé le projet Kazal, une masterclass photographique avec des photographes de kolektif D2, sur la mémoire et le crime sous la dictature de Duvalier, le premier projet du genre en Haïti. Le projet, produit par la Fondation Fokal, a été publié par Andrè Frére. Kehrer et André Frère ont publié trois des livres de Nicola Lo Calzo: Regla (2017), Obia (2015) et Inside Niger (2012). Il est également un collaborateur régulier de la presse internationale dont Le Monde (journal et magazine), The New Yorker, The Wall Street Journal, The New York Times, Internazionale. En France, Lo Calzo est représentée par la galerie Dominique Fiat.

INFOS TECHNIQUES

le concept de la photographie