Les projections en plein air au Campo Santo sont devenus un des moments forts de chaque édition de Visa pour l’image. Elles font leur retour pour cette 33ème édition, découvrez une sélection des séries projetées. Nous avons également échangé avec les photographe afin de connaitre mieux leur travail, leur situation du fait de la pandémie et leurs projets pour 2022.
Le Monde au cour du Campo Santo
Les soirées de Visa pour l’Image retracent les événements les plus marquants de septembre 2020 à
août 2021. Chaque soir, du lundi au samedi, les projections débutent par une «chronologie» retraçant deux mois d’actualité de l’année écoulée. Sont ensuite développés différents sujets et points de vue liés aux faits de société, aux conflits, ceux dont
on parle et ceux que l’on tait, aux différents constats de l’état du Monde. Visa pour l’Image propose aussi des «rétros», retour sur des faits ou des personnalités majeurs de l’Histoire. Les différents prix Visa pour l’Image sont également remis lors de ces soirées.
JEREMY LEMPIN – Docteur Peyo & Mister Hassen
Hassen et Peyo sont connus pour leurs participations aux compétitions et leurs spectacles equestres.
Peyo n’est pas un cheval comme les autres qui cherche le contact avec l’homme et aime être câliné, il a son caractère bien trempé. Pourtant, à l’issue de certaines personnes du public, il s’approche d’elles et décide de passer du temp à leurs côtés. Tout à coup, c’est comme s’il changeait de personnalité : Peyo devient doux et protecteur.
A force e l’observer Hassen comprend que son cheval choisit toujours des personnes affaiblies moralement, physiquement, psychologiquement. Il décide de se rapprocher de spécialistes : des cliniques vétérinaires, mais aussi des neurologues, psychologues, psychiatres et différents médecins spécialistes afin de tenter de comprendre cette attitude.
SARAH CARON – Les enfants perdus de Ratodero, Pakistan
Au centre de Rato Dero, qui compte une population estimée à 535 000 habitants, une grande place sert de dépotoir au lieu d’être aménagée en parc de loisirs, planté de verdure comme c’est le cas à Islamabad ou dans les villes du nord du Pakistan. Ici, les déchets ménagers et médicaux sont déversés quotidiennement et parfois brûlés ou non. Il ne semble pas y avoir de projet de ramassage des ordures dans cette ville, et encore moins de souci pour l’hygiène de ses habitants. L’odeur pestilentielle projette son arôme dans tout le quartier. Les enfants jouent sur ces montagnes d’ordures, souvent pieds nus ou en sandales. Les enfants traversent régulièrement cette friche.8 février 2021, Rato Dero, Sindh, Pakistan (Photo de Sarah Caron pour The NYT Magazine)
BULENT KILIC – Hasankeyf – Les derniers figues d’une ville engloutie
En Turquie, la cité d’Hasankeyf, vieille de 12 000 ans, a été engloutie par les eaux du barrage d’Ilisu sur le Tigre.
L’histoire ne fait pas le poids face à l’économie. En Turquie, le petit village de Hasankeyf, posé sur les rives du Tigre depuis 12 000 ans, va bientôt disparaître, englouti par le fleuve. La raison ? Le gouvernement a validé un projet de barrage et relogé les habitants sur la colline d’en face.
Le village classé au patrimoine mondial de l’Unesco a déjà les pieds dans l’eau. En Turquie, le hameau de Hasankeyf, posé sur les rives du Tigre depuis 12 000 ans, va disparaître d’ici quelques jours. La faute à la construction d’un barrage sur le fleuve, à 60 kilomètres en aval.
Les autorités ont déjà délogé les habitants et un nouveau bourg, baptisé « Nouveau Hasankeyf » est en construction sur la colline qui surplombe l’ancien village.Si le gouvernement tente de récupérer les monuments historiques du site, les maisons troglodytes et 289 sites archéologiques du hameau vont bel et bien disparaître, rapporte la chaîne de télévision France 24. Et ce, malgré la contestation des habitants et d’organisation non-gouvernemtales locales. Voici quelques images de ce trésor, bientôt disparu, du patrimoine turc. Retrouvez la série de photographies projetée ce soir au festival Visa pour l’image.
MIGUEL GUTIERREZ – Venezuela
Miguel Gutiérrez (1983. Bogotá, Colombie) est un photojournaliste qui dirige actuellement le département de photographie du bureau de Caracas, Venezuela de l’agence de presse internationale EFE, où il travaille depuis 2012.
De 2010 à 2011, il a travaillé comme photojournaliste couvrant l’actualité, la politique et le sport au Venezuela pour l’agence de presse internationale Agence France-Presse.
Ses photographies ont été publiées par The New York Times, The Washington Post, The United Nations, ESPN, Sports Illustrated, Le Monde, The Frankfurter Allgemeine Zeitung, NRC Handelsblad et The Guardian.
Gutiérrez travaille à temps plein en tant que photographe professionnel depuis 2008, et a obtenu un diplôme de premier cycle en communications sociales de l’Université catholique de Santa Rosa. Il poursuit actuellement une maîtrise en relations internationales à l’Université centrale du Venezuela.
FONDATION YVES ROCHER – ALBIN MICHEL – Au nom de l’arbre
La Fondation Yves Rocher a choisi de mettre en place un prix spécial en partenariat avec le Festival International de Photojournalisme Visa pour l’Image – Perpignan : le Prix de la Photographie de la Fondation Yves Rocher. Le prix est décerné à un photographe professionnel souhaitant réaliser un reportage sur des problématiques dans le domaine de l’environnement, des relations entre l’homme et la terre, ou des enjeux majeurs du développement durable.
“Là où la forêt disparaît, la Terre est meurtrie” Sylvain Tesson
La surface globale des forêts a été réduite de 40 % en 3 siècles, et chaque année 13 millions d’hectares de forêt — l’équivalent du Portugal — continuent de disparaître… Chaque fois, ce sont tout un écosystème, toute une biodiversité
qui disparaissent, nous rappelant au passage que si nous savons détruire la nature, nous ne la maîtrisons pas pour autant. Mais la situation n’est pas inéluctable : en effet, de la France à l’Éthiopie, de l’Inde à l’Équateur, des communautés se lèvent et se battent pour reboiser la planète. Ce livre — véritable éloge de l’arbre — leur rend hommage et montre, par des exemples concrets, comment replanter intelligemment, selon les besoins spécifiques de chaque région. Retrouvez son travail lors d cela projection de ce soir.
JO-ANNE MCARTHUR & KEITH WILSON – Hidden
Il se concentre sur les animaux invisibles dans nos vies : ceux avec qui nous avons une relation étroite et pourtant nous ne voyons pas. Ce sont les animaux que nous mangeons et les animaux que nous portons. Ce sont les animaux utilisés pour la recherche et le divertissement, ainsi que les animaux que nous sacrifions au nom de la tradition et de la religion. Les histoires dans ses pages sont révélatrices et brutales.
L’Anthropocène est le nom proposé pour l’époque géologique actuelle. À cette époque, l’activité humaine est l’influence dominante sur le climat, l’environnement et toute la vie sur terre. Alors que nous entrons dans une nouvelle décennie, environ 80 milliards d’animaux terrestres continuent d’être utilisés et consommés par les humains chaque année. La majorité de ces animaux sont élevés et tués dans des systèmes agricoles industriels. Les poissons et autres espèces marines sont mesurés en tonnes.
HIDDEN adopte une perspective pro-animal sans vergogne, mais comprend également le rôle important que jouent les dirigeants communautaires, les éducateurs, les décideurs politiques et les militants dans la détermination d’une relation future avec les animaux basée sur une coexistence compatissante et humaine.
EVGENIA ARBUGAEVA – Artic dreams
Evgenia Arbugaeva est née en 1985 dans la ville de Tiksi, située au bord de la mer de Laptev dans la République de Yakoutie en Russie. Dans son travail personnel, elle se penche souvent sur sa patrie – l’Arctique, découvrant et capturant les mondes éloignés et les personnes qui les habitent.
Evgenia est membre de la National Geographic Society Storytelling, récipiendaire du prix ICP Infinity et du prix Leica Oskar Barnack. Son travail a été exposé à l’échelle internationale et est apparu dans des publications telles que les magazines National Geographic, Time et The New Yorker, entre autres. Elle vit à Londres, au Royaume-Uni.
Les gens disent qu’une fois que vous avez l’Arctique dans votre système, il vous appellera toujours. J’ai passé mon enfance à courir dans la toundra et à regarder les aurores boréales alors que je marchais jusqu’à l’école dans la nuit polaire, le nom poétique des deux mois d’obscurité qui ne sont pas seulement l’hiver ici, mais aussi un état d’esprit. J’ai quitté ma ville natale de Tiksi, un port maritime isolé au bord de la mer russe de Laptev, il y a des années pour vivre dans de grandes villes et dans différents pays. Mais l’Arctique m’a rappelé. J’ai soif de son isolement et de son rythme de vie plus lent. Dans ce paysage nordique glacé, mon imagination vole comme le vent, sans obstacle. Chaque objet devient symbolique, chaque nuance de couleur signifiante. Je ne suis moi-même que lorsque je suis ici. —Récit et photographies d’Evgenia Arbugaeva
JUAN MANUEL CASTRO PRIETO – 30 ans de Pérou
Scientifique de formation et amoureux de la photographie, Juan Manuel Castro Prieto a su conjuguer ses deux passions pour devenir l’un des photographes les plus avertis, exigeants et subtils d’Europe.
Après avoir ressuscité le travail du photographe portraitiste des années 30, Martin Chambi, en créant des tirages à partir de plaques de verre à Cuzco, Prieto a développé une passion pour le Pérou. Dix ans plus tard, il traverse le pays pour un « voyage vers le soleil », où il dépeint finement et artistiquement sa tendresse pour les gens, la beauté du paysage, sa curiosité pour une culture souvent préservée, et la pauvreté qui accompagne cette condition. Retrouvez son travail lors des projections Visa pour l’image e ce soir.
Juan Manuel Castro Prieto se rend pour la première fois au Pérou en 1990. Il se rend ensuite à Cuzco où sont conservées les archives du grand photographe péruvien Martin Chambi (1891-1973). Dès ce premier voyage, au cours duquel il réalise des tirages à partir de négatifs sur plaques de verre, il développe une relation privilégiée avec ce pays qu’il n’a jamais fini d’explorer depuis cette époque. Au début de l’année 2020, il part pour un nouveau voyage dans les montagnes péruviennes, à la rencontre des populations isolées.
A travers le regard passionné qu’il porte sur ce pays, il dresse le portrait de femmes et d’hommes dans leurs traditions et leur quotidien. Plus qu’un travail de documentation, Juan-Manuel Castro Prieto revient sur ses propres traces, au cœur de villages isolés et continue de raconter le mythe personnel que le pays lui inspire.